L’ultime secret révélé…

Marthe

L’existence de Marthe trouve sa source dans les évangiles canoniques du Nouveau Testament. 
Plus particulièrement celui de Jean 11- 1 & 2 et celui de Luc 10, 38 à 42.

Sainte Marthe, dans une enluminure flamande du bréviaire Isabella, 1497.
Sainte Marthe, dans une enluminure flamande du bréviaire Isabella, 1497.
Sainte Marthe domptant la tarasque
Sainte Marthe domptant la tarasque, Heure à l'usage de Rome, XVIe siècle.
Clé de voute avec Sainte Marthe
Ste Marthe domptant la tarasque. Pierre romane, réemployée au XIVè en tant qu'élément d'une clé de voûte. © CC BY-SA 4.0 - Gilbert Chalençon

Hôtesse du Christ

La résidence de Marthe est à Béthanie en Judée. Jésus y reçut l’hospitalité et se prit d’affection pour ces trois personnes. Marthe fut appelée  «  l’hôtesse du Christ » en raison de l’hospitalité qu’elle ne cessa de prodiguer à Jésus[1].  Elle fut l’une des disciples de Jésus.

Lazare, qui selon les écritures fut ressuscité d’entre les morts par Jésus à Béthanie, est le frère de Marthe ; sa sœur est Marie de Béthanie aussi appelée Marie-Madeleine et Marie de Magdala.

Tableau La résurrection de Lazare de Pierre Paul Rubens (1577–1640) Musée de Turin
La résurrection de Lazare de Pierre Paul Rubens (1577–1640) Musée de Turin © CC BY-SA 3.0

L'onction de Béthanie

Tableau "Le repas chez Simon" de Philippe de Champaigne (1656) au Musée d'Arts de Nantes
Le repas chez Simon à Béthanie de Philippe de Champaigne (1656) au Musée d'Arts de Nantes

C’est à Béthanie que d’autres scènes rapportées dans les évangiles eurent lieu. Peu de temps avant la Passion « L’onction de Béthanie » se produisit lorsqu’une femme vint dans la maison de Marthe et versa tout le parfum que contenait un flacon d’albâtre sur la tête de Jésus alors qu’il était à table. 

Ses disciples s’indignèrent :

« A quoi bon ce gaspillage ? On aurait pu en effet vendre ce parfum pour beaucoup d’argent, que l’on aurait donné aux pauvres ! ».

Ce à quoi Jésus répondit :
« Pourquoi tourmenter cette femme ? Il est beau ce geste qu’elle a fait à mon égard. Des pauvres vous en aurez toujours avec vous, mais moi vous ne m’aurez pas toujours. »

L’onction de Béthanie est rapportée par Matthieu et Marc. L’évangile de Jean situe la scène dans la maison de Simon. Luc quant à lui place l’évènement dans le temps bien avant la Passion. Certains exégètes pensent que Simon aurait été l’époux de Marthe et que par conséquence les maisons de Marthe et Simon n’en sont qu’une.

C’est aussi à Béthanie que selon Luc 24 – 50 à 53 se serait produite l’Ascension de Jésus.
« Puis il les emmena jusqu’à Béthanie et levant les mains, il les bénit. Et il advint, comme il les bénissait qu’il se sépara d’eux et fut emporté au ciel. »[2]   

Marthe est décrite comme une parfaite maîtresse de maison. Elle s’affaire activement pendant que Marie est aux pieds de Jésus et l’écoute[3].
« Un jour qu’il était en chemin, Jésus entra dans un village, et une femme, nommée Marthe, le reçut dans sa maison. Elle avait une sœur nommée Marie, laquelle, assise aux pieds du seigneur écoutait sa parole. Cependant Marthe s’occupait avec empressement des soins nombreux du service, et s’arrêtant devant Jésus, elle lui dit :
–        Seigneur souffriez-vous que ma sœur me laisse servir seule ? Dites-lui donc de m’aider.
Le Seigneur lui répondit :
–        Marthe, Marthe, vous prenez de l’inquiétude et vous vous troublez au sujet de beaucoup de choses. Or une seule est nécessaire. Marie a choisi la meilleure part laquelle ne lui sera point ôtée. »

Tableau de Vermeer

La scène a inspiré de nombreux peintres.
L’un des tableaux des plus célèbres est celui de Johannes Vermeer.

Tableau Le Christ dans la maison de Marthe et Marie de Johannes Vermeer (vers 1655)
"Le Christ dans la maison de Marthe et Marie" de Johannes Vermeer (vers 1655) National Gallery of Scotland, Édimbourg

Le voyage de Marthe

Selon les légendes très vivaces dans le sud de la France, un bateau sans mat ni rames fut drossé sur une plage près d’un village qui prit ensuite le nom des Saintes-Maries-de-la Mer. Marthe serait arrivée là avec Marie Salomée, Marie Jacobée, Marie-Madeleine, Manille, Lazare,  Sidoine, Maximin, Nicodème et Joseph d’Arimathie.
En effet, ils ne pouvaient rester en Palestine en raison des émeutes et de la persécution qui s’en suivait. Ils décidèrent tous de rester groupés et de partir vers la Gaule. Une tempête mit à mal leur galère qui finit par s’échouer sur une plage où débarquèrent les saintes Maries.


Résurrection de Lazare, Voyage vers la Provence de Ste-Marthe et de Marie-Madeleine Basilique St Quentin - Saint Quentin 02
Voyage vers la Provence de Ste-Marthe et de Marie-Madeleine Basilique St Quentin (02)

Marthe et la Tarasque

Après avoir prêché, Marthe s’est installée dans un village à la frontière de la Provence et du Languedoc qui prit le nom de Tarascon après que Marthe eut dompté la « Tarasque », sorte de monstre amphibien qui dévorait des enfants. La bête était décrite comme ayant ne grande gueule avec des crocs longs, un corps épais comme celui d’un bœuf, long comme celui d’un cheval et une grande queue couverte d’écailles, on voit bien là la description d’un crocodile

Sainte-Marthe et la Tarasque XVIIIe Musée des Arts et traditions populaires
Sainte-Marthe XVIIIe Musée des Arts et traditions populaires

La Tarasque a été inscrite à l’inventaire au patrimoine culturel immatériel de France en 1919 par l’UNESCO .

La légende dit que Marthe aurait dompté la Tarasque en brandissant la croix et en l’aspergeant d’eau bénie et l’aurait tenue en laisse avec sa ceinture de soie. Revenant au village les villageois l’aurait tuée.

Marthe serait intervenue dans plusieurs sites, dont le village de Roujan en Languedoc


Marthe à Roujan

À Roujan, on retrouve la même légende. Marthe aurait terrassé une créature similaire à la Tarasque. La colline qui borde le château de Cassan sur son flanc sud s’appelle la « colline Sainte Marthe », sur le flanc nord se trouve la  « colline Saint Hilaire », lui aussi chasseur de Dragons.

Le nom de Marthe vient de l’araméen « martâ » qui voulait dire « maitresse de maison » ou « hôtesse ». Sans doute tenait-elle un hôtel-restaurant ce qui explique que Jésus qui parcourait la Palestine se soit arrêté chez elle.

La sainte Marthe est fêtée le 29 juillet de chaque année par les catholiques et le 4 juin par les Orthodoxes

Les reliques de sainte Marthe

Châsse de Sainte Marthe
Châsse de Sainte Marthe, Chapelle des Reliques de la Collégiale Royale Sainte-Marthe, Tarascon. Reproduction en cuivre doré d'Alexandre Chartier du buste original en or massif offert par Louis XI en 1478 et dérobé à la Révolution. © Pce13, CC BY-SA 4.0

à Tarascon...

Son tombeau est à Tarascon où elle mourut autour des années 68 ; des églises furent élevées successivement. Aujourd’hui c’est une collégiale qui abrite son mausolée. Elle enferme aussi un autel pré roman. La collégiale est classée Monument Historique depuis 1840. Les reliques de son corps y sont présentes à l’exception de la tête qui avaient été placée dans un reliquaire en or lequel a été détruit à la révolution, et de la main et du bras gauche qui a été donnés au prieuré de Cassan en 1364.

Parmi les illustres personnages venus se prosterner figurent, Clovis, Saint Louis, de nombreux papes, Louis XI, François 1er, Charles IX, Louis XII et Louis XIV, Napoléon Bonaparte.

Collégiale Royale Sainte Marthe à Tarascon
Collégiale Royale Sainte Marthe à Tarascon
Autel pré roman de la crypte de la Collégiale Royale Sainte Marthe à Tarascon
Autel pré roman de la crypte de la Collégiale Royale Sainte Marthe à Tarascon

Une châsse en vermeil fut réalisée et le bras arriva à Cassan vers le tout début du XIVème siècle. Lors de la Révolution de 1789, le maire de Roujan, Hugonenq, cacha le reliquaire pour le soustraire de la fonte des métaux précieux.  

Reliquaire en vermeil de la main et le bras de Sainte Marthe
Reliquaire-monstrance gothique en vermeil avec émaux translucides de Sainte Marthe (14e s.) (Roujan, église paroissiale Saint-Laurent)

à Roujan...

Tabernacle contenant le reliquaire en bois de la main et le bras de Sainte Marthe. Eglise Saint Laurent à Roujan (34)
Tabernacle contenant le reliquaire en bois de la main et le bras de Sainte Marthe. Eglise Saint Laurent à Roujan (34)

A la restauration, Cassan ayant été vendu comme bien national, la relique fut restituée à la paroisse. Le bras de sainte Marthe est aujourd’hui dans l’église saint Laurent de Roujan sous une simple châsse en bois afin de ne pas tenter les pilleurs d’églises. 

Reliquaire en bois de la main de Sainte Marthe visible à l'église Saint Laurent de Roujan (34)

[1]    Marthe était très riche et s’occupait de vie matérielle de Jésus et de sa sœur, mais aussi de celle des apôtres qui avaient quitté leur métier pour suivre Jésus. Il fallait bien nourrir leurs familles. RETOUR…
[2]    « Le ciel » est ici symbolique. En fait pour échapper aux persécutions des Romains, la famille de Jésus et tous ceux qui très proches l’avaient soutenu durent se séparer. Jésus rescapé de la crucifixion et ne pouvant rester dans l’Empire Romain, « se sépara d’eux » et repartit vers l’Inde qu’il avait connue entre 12 et 30 ans. Il retourna vers la philosophie bouddhique qui avait tant inspirée sa spiritualité. Le détachement matériel, la non-violence, l’élévation spirituelle et la maitrise du corps. C’est cela son « ciel ». Sa famille qui ne pouvait envisager un tel voyage en terre inconnue, préféra rester groupée d’autant que Marie-Madeleine était enceinte. Elle partit en Gaule où Joseph d’Arimathie avait des appuis commerciaux.
[3]    Marie-Madeleine, fut le disciple et l’apôtre préféré de Jésus en même temps que sa compagne. Elle avait « la meilleure part ».
[4]    Ne pouvant rester en Palestine en raison des émeutes et de la persécution qui s’en suivait, ils décidèrent tous de rester groupés et de partir vers la Gaule. Une tempête mit à mal leur galère qui finit par s’échouer sur une plage où débarquèrent les saintes Maries.
[5]    On voit bien là, la description d’un crocodile.
[6]    Une châsse en vermeil fut réalisée et le bras arriva à Cassan vers le tout début du XIVème siècle. Lors de la Révolution de 1789, le maire de Roujan, Hugonenq, cacha le reliquaire pour le soustraire de la fonte des métaux précieux.  A la restauration, Cassan ayant été vendu comme bien national, il le restitua à la paroisse. Le bras de sainte Marthe est aujourd’hui visible dans l’église Saint Laurent de Roujan sous une simple châsse en bois afin de ne pas tenter les pilleurs d’églises.

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